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Marchands de bord de route : des produits équitables à consommer sur place
31 août 2007 Hervé Bonnaveira

Melons à l’horizon ! Foire aux poires ! Concombre en nombre !
Non, nous ne sommes pas samedi sur le marché de Sotteville-lès-Rouen, mais un jour ordinaire le long de l’A373 qui relie Tashkent à Osh à travers la vallée du Fergana.



Loin du supermarché de luxe de la capitale, les villageois ouzbèques à la recherche d’une proximité avec le consommateur vendent directement leurs produits le long des routes.



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Des fruits, enfin ! Nous refaisons le plein de vitamines après des semaines de plov et shashliqs

Il a fallu franchir le col Kamchik à 2267m dans les montagnes du Tian Shan le long de la frontière avec le Tajikistan pour découvrir de l’autre coté l’ "El Dorado" ouzbèque. La vallée du Fergana irriguée par les eaux de la Syr-Darya et bénéficiant d’un climat méditerranéen est probablement la région la plus fertile d’Asie centrale : les arbres des vergers fléchissent sous le poids des pommes et des poires tandis que les champs de coton commencent déjà à se couvrir de taches blanches. La récolte fruitière est exposée en étalages le long des routes, en attente de voyageurs avides de jus sucrés. Les marchands sont tranquillement allongés à l’ombre près de la rivière sur leur tapchan, sorte de terrasse en bois tapissée de couvertures et servant à la fois de table et de lit. Au passage de nos vélos, ils sortent de leur léthargie et nous pressent de venir déguster leurs pastèques, le plus souvent "pour des prunes".

Les fruits ramassés à quelques mètres seulement d’ici passent directement du producteur au consommateur. Calculez grossièrement la distance parcourue par une banane équatorienne vendue au supermarché Mir de Tashkent et le nombre de personnes l’ayant manipulée. Comparez aussi l’authenticité du rapport humain, le prix et vous comprendrez pourquoi les ouzbèques préfèrent le commerce de proximité. Dans les grandes villes, c’est dans des marchés couverts, les bazars que sont redistribués les produits de la campagne.

L’inconvénient de cette alimentation basée sur les produits locaux et de saison est le manque d’extravagance culinaire. Le petit déjeuner est invariablement constitué de pain, thé, kéfir, au mieux d’oeufs et de saucisses reconstituées. Pour les autres repas, le choix entre les deux plats principaux devient vite lassant : plov (mélande de riz et de carottes) ou shashliqs (brochettes se déclinant aux viandes de mouton, boeuf et poulet). Les seuls ingrédients "exotiques" sont le coca cola, le chocolat et les poissons en boite, accessibles dans toutes les bonnes épiceries.

Parmi les productions importantes de la vallée du Fergana, le coton et la soie sont eux destinés à l’exportation. C’est alors l’Etat qui fixe le prix de vente mais ce commerce-là n’est plus vraiment équitable.






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